Les 8 questions à se poser au moment de sa retraite

Quel sera le montant de ma retraite ?

Avec la succession des réformes depuis 1993, il est de plus en plus compliqué d’estimer son niveau de retraite. De plus, la complexité de votre carrière et la diversité de vos caisses de retraite augmentent les risques d’erreurs. Ainsi, il est alors recommandé de se faire accompagner pour faire vérifier la comptabilisation de vos trimestres et points. Bien souvent, la correction des écarts rembourse le coût du conseil ! Enfin, une dernière solution peut être d’utiliser une estimation gratuite réalisée par un gestionnaire de patrimoine à partir de votre relevé de carrière (disponible auprès de votre dernière caisse).

Ma retraite protège-t-elle mon conjoint ?

Attention à la réversion pour le conjoint ! Ce sujet est épineux, il ne faut pas se fier aux idées reçues du type « 54% de réversion pour le conjoint ». Ce taux ne concerne que le régime général (retraite de base des salariés) et est soumis à des conditions de ressources restrictives. En clair, il n’y aura pas de réversion de la retraite de base si le patrimoine du conjoint survivant dépasse le million d’euros.

Attention à la légende des pensions de réversion. Les différentes caisses de retraite (salariés, cadres, libéraux, dirigeants) proposent de plus en plus de conditions restrictives. En général, les retraités qui détiennent un patrimoine supérieur à 1 M€ verront leur conjoint privé de réversion.

Quels seront nos besoins financiers à la retraite ?

Après s’être interrogé sur le niveau des ressources, il faut se pencher sur celui des dépenses. Même s’il est très compliqué de répondre à cette question à 65 ans et que ces besoins évolueront forcément, nous vous conseillons de vous livrer à cet exercice. Faites vos calculs dans les grandes lignes ! Comptez large ! Comptez le coût d’une éventuelle maison de retraite (2 500 €/mois en province). Ce n’est qu’après avoir fait ce travail que vous pourrez passer aux étapes suivantes : le choix d’une stratégie de génération de revenus complémentaires et, si possible, la transmission anticipée du patrimoine excédentaire.

Quelle est la meilleure solution pour générer des revenus complémentaires ?

Cette question est un grand classique ! Pour répondre par la négative, on peut déjà considérer que les revenus fonciers sont de mauvais revenus complémentaires, d’une part en raison de la fiscalité qu’ils génèrent (tranche marginale d’imposition à 30, 41 voire 45% + 17.2% de prélèvements sociaux !) et d’autre part en raison des soucis de gestion qu’ils engendrent (il y a un âge pour tout, gérer des locataires à 75 ans nous paraît malvenu). En revanche, l’immobilier est un formidable outil de développement du patrimoine pour vos enfants ! Il est donc souvent intéressant de remplacer les revenus fonciers taxés (les loyers) par des revenus très faiblement fiscalisés comme les rachats partiels sur assurance-vie ou la location meublée.

Notre expérience nous prouve que l’arrivée à l’âge de la retraite doit s’accompagner d’arbitrages sur le patrimoine. En général, nous recommandons de mener ces opérations autour des 55 ans du client. Une attention particulière sera portée à l’immobilier d’investissement et à la fiscalité qui lui est liée.

Comment réaliser une transmission anticipée de mon patrimoine ?

La question est mal posée ! Transmettre une partie de son patrimoine à 65 ans n’est pas une anticipation ! Vos enfants ont 30/40 ans et c’est à ce moment de leur vie qu’ils auront besoin d’un coup de pouce, pas dans 20 ans ! Evidemment, il ne faut surtout pas transmettre tant qu’on n’a pas répondu aux questions précédentes et surtout à celle du besoin financier. Si votre patrimoine productif représente 1,5 millions d’euros et que votre besoin de revenus complémentaires est de 30 000 euros/ans il suffira de bloquer 1 million d’euros placé à 3% après impôts (sans même rogner le capital). Les 500 000 euros excédentaires peuvent être transmis tout de suite. Les donations anticipées permettent d’ailleurs d’optimiser la fiscalité de transmission.

Mon organisation familiale est-elle adaptée ?

Pour ceux qui ont – à juste titre – opté pour le régime de la séparation de biens, le moment est peut-être venu de s’interroger sur l’adoption d’un régime communautaire. En effet, il peut être intéressant de rééquilibrer les patrimoines entre les époux notamment dans l’optique de faire des donations aux enfants. Plus généralement, le mariage peut être une condition pour les droits à réversion suivant le régime de retraite (c’est le cas du régime général qui concerne tous les salariés).

Comment dois-je m'y prendre pour réaliser des donations ?

Comme nous l’avons vu plus haut, l’arrivée à l’âge de la retraite peut être l’occasion de réorganisations patrimoniales. Elles peuvent être motivées par l’envie d’aider ses enfants aujourd’hui trentenaires, d’adoucir la fiscalité de transmission, voire même d’alléger l’IFI. Sur ce dernier point, n’oublions pas que le fruit de la cession de l’entreprise familiale – jusqu’alors exonérée d’IFI – deviendra taxable à cet impôt. Les donations posent la question du rapport civil : les biens donnés devront être réévalués au moment du décès des parents pour compenser les déséquilibres entre enfants. Cette question est complexifiée par l’allongement de la durée de la vie… et devient inextricable lorsque la donation porte sur l’entreprise familiale. Attention, la solution de procéder à une « donation partage » résoudra certes la question sur le plan juridique mais rien ne sera réglé du point de vue de l’entente entre les enfants qui voient la valeur des biens donnés s’écarter dans le temps !

Mon organisation patrimoniale est-elle adaptée pour l'IFI ?

Pour les chefs d’entreprise et libéraux, la retraite va de pair avec la vente de l’outil professionnel et pose souvent le problème de l’IFI (le fruit de cette vente n’est plus exonéré). Certains produits d’investissement sont particulièrement adaptés à ces problématiques comme la location meublée. Mais il est souvent également pertinent d’optimiser la détention du patrimoine familial pour limiter cette imposition : la donation d’une partie du patrimoine peut être une solution. En effet, il ne faut pas oublier que, contrairement aux règles de l’impôt sur le revenu, pour l’IFI, les enfants constituent des contribuables distincts dès leur majorité.

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